Risque pour les femmes laotiennes de devenir des victimes de la traite humaine vers la Chine

Publié le par zzz

Actuellement, au Laos des recruteurs publient des annonces sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook et TikTok, pour chercher des femmes laotiennes à se marier à des hommes chinois. Ces annonces offrent une dot importante, allant de 100 à 120 millions de kips, et pouvant aller jusqu'à 120-150 millions de kips si la femme est particulièrement belle.

Radio Free Asia a eu l'occasion d'interviewer un recruteur laotien. Selon lui, la dot peut dépasser 120-150 millions de kips si la femme n'est pas divorcée et est âgée de 18 à 35 ans. De plus, on achète à la jeune femme un téléphone portable et elle peut se rendre en Chine avec un visa touristique, sans lui préciser qu'il s'agit d'un mariage. Lors d'une interview donnée le 19 août, le recruteur a déclaré :

"Les jeunes femmes reçoivent plus d'argent que les femmes divorcées. Mais il faut vérifier leurs antécédents, ont-elles déjà été mariées ou ont-elles des enfants. Concernant les téléphones, si elles vivent avec eux, ils leur fourniront un, mais elles doivent demander elles-mêmes. Cependant, le paiement de la dot est effectué avant qu'elles ne deviennent leurs épouses. Une fois qu'elles ont obtenu leur passeport, elles peuvent voyager avec un visa touristique. Cela ne dure pas longtemps. Elles partent et, après un ou deux mois, elles doivent retourner et refaire les démarches pour se marier officiellement, mais souvent cela conduit à des mariages non enregistrés où elles deviennent des épouses ou des servantes."

Concernant cette affaire, les responsables de la lutte contre la traite des êtres humains déclarent que ce type de publicité est trompeur. Ils affirment :

"C'est une forme de publicité mensongère, car certaines personnes pourraient être uniquement motivées par l'argent, sans considérer les risques. Si les deux parties sont réellement satisfaites, cela pourrait fonctionner, mais souvent les informations ne sont pas totalement vérifiées. Certaines données vérifiées montrent que 80 % des cas contiennent des éléments trompeurs."

Les responsables ajoutent que ce type de publicité peut comporter des pratiques cachées qui exposent les femmes laotiennes à la traite des êtres humains. Ils précisent :

"Ce type de situation peut inclure des pratiques dissimulées. Même si cela ne semble pas être de la traite humaine directement, cela peut en porter les caractéristiques. Parfois, cela commence comme un mariage mais finit par des pratiques clandestines ou des cas d'exploitation sexuelle, de travail forcé ou d'autres formes de servitude."

Les responsables appellent à une meilleure sensibilisation pour lutter contre ce phénomène, mais reconnaissent que le manque de budget limite la diffusion des informations, en particulier dans les zones rurales reculées.

Une citoyenne laotienne ayant observé ces annonces a déclaré que tout dépend du partenaire chinois :

"Si on tombe sur un homme bien , c'est bien, mais si ce n'est pas le cas, ce n'est pas bien. Il y a des femmes qui se marient avec des Chinois et ça se passe bien, mais ce n'est pas toujours le cas."

Un autre citoyen, suivant ces affaires, a appelé les autorités à sévir contre ces recruteurs laotiens impliqués dans ces pratiques.

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