Détournement de 2 millions de dollars du fonds d'aide au barrage Seven-Se Nam Min Bang.
Des gens transportent leurs affaires alors qu'ils évacuent après l'effondrement du barrage hydroélectrique de Se Phen-Se Nam Mein, province d'Attaphu, Laos, le 24 juillet 2018.
Le tribunal populaire lao a autorisé la délivrance d'un mandat d'arrêt contre l'ancien secrétaire général et gouverneur de la province d'Attapeu. Il est accusé d'avoir détourné 2 millions de dollars provenant du fonds d'aide aux victimes du désastre causé par la rupture du barrage Xe-Pian Xe-Namnoy.
Les autorités du comité d'inspection du Parti et de l'État ont révélé que les efforts de réhabilitation de la vie des habitants touchés par la rupture du barrage, depuis 2018, ont été extrêmement lents. Cette réhabilitation qui se manifeste par la construction de logements dans les zones de réinstallation a pris plus de quatre ans, et leur livraison complète n'a été achevée qu'à la fin de 2023. Pendant ce temps, le barrage a été réparé, et la production d'électricité pour l'exportation a commencé dès fin 2019.
Cependant, une récente enquête a révélé qu'un détournement de fonds d’un montant de 2 millions de dollars a été commis au détriment du fonds destiné à la réhabilitation des victimes de ce désastre. L'accusé est M. Soulisai Souliyalay, ancien secrétaire général de M. Let Xayaphone, ancien gouverneur de la province d'Attapeu. Ce dernier est désormais président de la Fédération lao des syndicats.
Malgré cela, M. Soulisai a réussi à échapper à l’arrestation, ce qui a conduit le tribunal populaire lao à autoriser un mandat d’arrêt contre lui. Quant à M. Let Xayaphone, bien qu'il ait été responsable de la supervision du fonds pendant son mandat, il n'a pas encore exprimé son avis sur cette affaire. Par ailleurs des irrégularités ont été découvertes dans la gestion du fonds lors d'une inspection approfondie, notamment des paiements non transparents et des cas de corruption, retardant ainsi la réhabilitation des victimes.
Les responsables du comité d'inspection ont confirmé que des anomalies ont été détectées dans l'indemnisation des victimes. Sur un total de 1 022,08 milliards de kips dépensés, 81,22 milliards ont été utilisés sans conformité aux réglementations, et 1,81 milliard n’a aucune documentation détaillée.
Les experts environnementaux de la région du Mékong ont également souligné que la réhabilitation des victimes des projets de développement au Laos ne respecte souvent pas les lois en vigueur. Bien que les résidents reçoivent de nouvelles maisons et infrastructures telles que routes, électricité et eau, leur mode de vie social et culturel est gravement perturbé.
Ils insistent sur l'importance de suivre la législation nationale, qui exige l'approbation de l'Assemblée nationale pour des projets impliquant des terres forestières ou réservées. Cependant, des irrégularités dans les approbations et les paiements ont été signalées, montrant un manque de transparence dans les procédures administratives, ce qui continue d’affecter gravement les victimes.
Les inondations massives causées par la rupture du barrage Xe-Pian Xe-Namnoy le 23 juillet 2018 ont détruit de vastes surfaces de terres agricoles, provoquant des pertes économiques et humaines majeures.